Journée de jeu au Lesotho (Lesotho)

Nous avons rendez vous à 9h00 ce matin avec Ally, en effet elle doit nous aider à rentrer en contact avec les professeurs des écoles du coin. Nous patientons un bon moment et vers 10h30, Ally se présente à nous. Elle nous explique qu’elle a apprit seulement la veille que trois jeunes français, dans le cadre d’un projet autour des jeux, souhaiter intervenir dans les écoles de Malealea.

Je crois qu’il est important d’expliquer qu’ici, on se trouve vraiment au milieu de rien. C’est la montagne, il n’y a qu’une seule route qui se termine au village de Malealea. Les habitants vivent de l’agriculture, il n’y a aucun moyen de communication, et pour envoyer des messages aux gens, et bien on utilise le système D. C'est-à-dire que l’on fait appel à des messagers ...

En effet Ally, a demandé hier à une enfant de donner une lettre expliquant notre venue afin de savoir si l’école serait intéressée que nous nous rendions parmi eux. Vers 11h, ce 29 novembre, alors que nous discutions avec Ally du projet, un autre enfant donne une lettre à Ally ... C’est une lettre de la directrice de l’école qui explique qu’elle serait enchanté que nous passions vers 10h00 le 30 Novembre pour jouer avec les enfants…Ca y est on a un rendez vous pour le lendemain ... C’est une très bonne nouvelle pour nous !

Nous partons quand même avec nos affaires, avec la volontaire Irlandaise, pour voir si dans l’école d’à coté il serait possible de jouer avec les enfants aujourd’hui. Nous arrivons sur place et là une cinquantaine d’enfants se précipitent vers nous et nous regardent d’un air curieux se demandant ce que font trois étrangers dans leur école ...

Nous rencontrons la directrice qui nous explique que les enfants ne travaillent pas aujourd’hui, ils sont en free time…En effet, ici au Lesotho, l’école se termine vendredi. Ensuite place aux grandes vacances qui durent environ deux mois. L’école reprend le 22 Janvier. C’est donc parfait pour nous, nous avons l’autorisation de jouer avec eux sauf qu’ils sont au moins 80 à vouloir jouer. Un groupe de 40 se forme et nous passons une heure et demie avec eux. Enfin, tous les autres enfants, ceux qui n’ont pas eu la chance de faire partie du groupe, sont juste à l’extérieur du terrain….à environ 10 mètres de nous.

Et là, Olivier les fait s’assoir et commence à expliquer le projet ... Au bout d’une minute nous nous rendons bien compte qu’ils ne comprennent pas du tout l’anglais, ils parlent Sesotho…Nous arrivons à avoir un enfant plus âgé, de 15 ans, qui veut bien se faire l’interprète. On y croit, sauf que au bout de 5 minutes et de l’explication du premier jeu de chat, nous nous rendons compte que les enfants n’ont pas compris les règles de ce jeu pas très compliqué à la base. La barrière de la langue se ressent et nous utilisons tous les stratagèmes possibles pour nous faire comprendre. C’est très difficile donc nous décidons de passer à une chanson, le fameux Brousse, Brousse, j’aime la Brousse. Et là encore j’ai beaucoup de difficultés à mener ce chant, on y arrive quand même sauf que les enfants ne chantent pas vraiment mais on rigole bien en bougeant nos hanches.

On leur demande de nous apprendre une chanson, et ensuite de nous apprendre des jeux locaux…Et là nous avons le droit à un jeu que nous avions déjà vécu, à Saron en Afrique du sud. C’est une sorte de chat assez violent….Vous pourrez bientôt consulter les règles de ce jeu et voir la vidéo sur le site ...

Le temps passe, on continue, on essaye de jouer mais c’est réellement difficile. On se rend compte pour la première des difficultés présentes pour se faire comprendre. C’est un sentiment très particulier, car les enfants sont très enthousiastes, nous aussi et on voit bien qu’il est très difficile de communiquer et de se comprendre. Ensuite, on décide de faire des photos, car les enfants nous le réclament très souvent. On prend du temps pour regarder leurs cahiers de classe et tenter de discuter avec eux de l’école, du village, ...

Il est 13h00, nous rejoignons Ally dans sa maison, à 5 minutes à pieds de l’école. C’est une petite maison. Il y a un lit, une table, trois chaises et c’est tout. Elle nous propose un verre d’eau. On prend une tasse que l’on remplit dans un sceau d’eau. Nous sommes face à des réalités bien loin de ce que l’on pouvait imaginer. Ally est bibliothécaire en Irlande et elle a décidé de venir passer du temps en qualité de volontaire, au Lesotho, dans ce minuscule village perché à 1800 mètre d’altitude. Nous apercevons un jeune, de 16 ans, qui vient de faire une heure de marche pour ramener des livres qu’il avait empruntés quelques jours auparavant. Ally nous fait visiter la bibliothèque. Elle nous explique que c’est le seul lieu de la région ou les enfants peuvent venir lire et emprunter des livres, alors elle a décidé de monter une bibliothèque itinérante avec comme moyen de locomotion, des ânes. Aucune école n’a les moyens d’avoir des livres, alors ce projet soutenu par des ONG Américaine et Irlandaise, permet de faire découvrir les livres aux enfants. C’est dans ces moments là, d’explications, de discussions sur les problématiques repérées ici que l’on prend d’avantage conscience du fossé qu’il existe entre nos pays occidentaux et ce petit coin du bout du monde…

C’est, pour ma part, mais je crois aussi pour Olivier et Xavier, un vrai choc culturel ! Nous sommes au bout du monde, en Afrique, et là tu essayes d’imaginer et de comprendre la vie que peuvent avoir ces personnes ici. Le fléau majeur ici reste le HIV, c’est de loin une des plus grandes cause de mortalité. Voilà pour notre journée, nous revenons aux camps, passons l’après midi à écrire les résumés, préparer le site, travailler sur les jeux indigènes ... Nous dinons le soir avec le patron du lieu, sa fille, Ally, Caroline (volontaire venant des US). Nous passons un agréable moment avec un petit vin sud Africain très bon, on finit vers 23h.

Pascal le 29 novembre 2006

<< Trajet jusqu'au Malealea Lodge

Intervention à l'école de Botsoela >>

2006 - 2024 © TMTDM